L’année 2023 est d’ores et déjà marquée par de nombreux records de température de l’air et des océans, et par des évènements climatiques extrêmes (sécheresses, pluies diluviennes/inondations, incendies). Dans ce contexte, et à l’approche de l’été, l’association pour le climat, Climat Médias, a réalisé une veille spécifique aux JT de 19h45 de M6 entre le 10 et le 20 mai 2023.
L’enseignement principal est que le traitement du dérèglement climatique dans le 19h45 évolue, tant sur le nombre de reportages que sur leur angle, mais que M6 peut encore se perfectionner dans la couverture de ces enjeux, notamment concernant les causes de la crise écologique et climatique.
Les équipes de rédaction de M6 avaient pour habitude, il y a peu, de traiter dans le JT le dérèglement climatique à travers le prisme des écogestes. Depuis la restructuration des JT de M6, les reportages portent plus sur les conséquences du dérèglement climatique et (de manière moins systématique) sur les solutions d’adaptation et d’atténuation qui existent.
Le nombre de reportages a lui aussi augmenté : 4.95% des sujets évoquent le dérèglement climatique sur la période, et en incluant les reportages traitant de la biodiversité et des évènements climatiques extrêmes, ce chiffre s’élève à 7.97%. Un chiffre en nette augmentation lorsqu’on le compare à la couverture par M6 de la synthèse du rapport du GIEC ou encore à la COP15 biodiversité.
Néanmoins ce chiffre reste encore trop faible et la crise écologique et climatique n’a pas encore une couverture médiatique au sein des JT de M6 à la hauteur de son urgence.
De plus les reportages n’évoquent que trop rarement les causes de cette crise climatique et écologique, c’est-à-dire les activités humaines émettrices de gaz à effet de serre. Les reportages manquent d’une contextualisation plus large des enjeux et des causes, pourtant nécessaires pour engager un passage à l’action chez les téléspectateurs.
Enfin, nous déplorons le nombre réduit d’interventions d’experts, pourtant essentiel à la compréhension des enjeux, et n’offrant ainsi qu’un éclairage partiel sur le sujet.
En conclusion, nous saluons les efforts de M6 depuis la restructuration des JT pour mieux traiter de ces enjeux, mais nous sommes persuadés que les reportages proposés peuvent être encore plus poussés et exhaustifs, en expliquant notamment le lien entre les activités humaines et les conséquences du dérèglement climatique et offrir une analyse systémique des solutions.
ANALYSE DES REPORTAGES DES 10h45 DE M6 – du 10 au 20 mai 2023
1er tri : reportages qui contiennent le mot changement climatique (ou réchauffement
climatique, dérèglement climatique etc.)
→ Moyenne de 4,95% de reportages en lien avec le changement climatique (6 reportages
sur les JTs analysés entre le 10 et le 20 mai, soit une moyenne entre 0 et 1 reportage par JT)
→ Des angles assez variés : politique, biodiversité, événement climatique extrême, climat,
transport, alimentation
→ 1 reportage mentionne l’impact des activités humaines
• Impact de l’alimentation carnée sur les émissions → manger de la viande accélère le
dérèglement climatique
→ La plupart des reportages sont factuels ou alarmants
→ Deux reportages peuvent inciter à l’action :
• Lyon va adapter les tarifs des parkings au poids des véhicules (d’autres villes sont
intéressées par la mesure).
• Consommer de la viande participe à accélérer le dérèglement climatique, une des
solutions est de végétaliser son alimentation
2ème tri : Reportages qui mentionnent la biodiversité, et les évènements climatiques
extrêmes (sécheresse, incendies, inondations)
→ 3 sujets inondations, 2 incendies, 1 biodiversité, 1 sécheresse. On atteint donc une moyenne
de 7,97% des sujets sur les enjeux climatiques lorsqu’on cumule les sujets du 1er et 2ème tri.
→ Les 6 sujets sur des évènements climatique extrêmes ne mentionnent jamais leurs causes, et
notamment les activités humaines qui sont à l’origine du dérèglement climatique, lui-même
responsable de l’intensification de ces évènements climatiques extrêmes.
→ Le sujet sur la biodiversité en revanche mentionne l’impact des activités humaines sur les
abeilles
→ Globalement on observe peu d’interviews d’experts sur la période analysée