Les COP se suivent et se ressemblent ?

Lors de la COP 28 les États ont fait leur bilan climatique. Du côté de Climat Médias nous avons fait le bilan médiatique des COP depuis 2015 jusqu’en 2023. Nous avons constaté que malgré l’importance du sommet, les JT des médias audiovisuels analysés – TF1, France 2 et France 3 – lui ont consacré une place marginale. Nous avons cependant noté un changement en cours, observable depuis 2021, l’année de la COP 26 et consolidé en 2023, lors de la COP 28.

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Les journalistes, mieux préparés, proposent des sujets plus variés, avec un souci de vulgarisation et commencent à diffuser plus de reportages sur des solutions.

L’intérêt pour les COP déterminé par la préoccupation pour le climat

Une explication plausible de cette évolution serait la hausse globale de l’intérêt général pour les questions climatiques.

En comparant la prévalence des reportages sur le changement climatique et celle des reportages sur les différentes COP, Climat Médias note d’une part que l’augmentation des sujets sur le climat a débuté en 2017 et s’est intensifié en 2022, d’autre part que le plus haut pic du nombre de ces reportages se situe en dehors des périodes des COP. La seule exception a été  la COP 21, durant laquelle les JT ont doublé le nombre de reportages diffusés sur les changements climatiques.

Peu de reportages et une grande homogénéité

Si la COP 21 a bénéficié d’un traitement exceptionnel c’est parce que cette édition était historique à plusieurs égards : organisée à Paris, rassemblant un nombre jusqu’alors inédit de pays et de chefs d’État, elle a abouti à un accord marquant une nouvelle norme planétaire. En revanche, les éditions suivantes ont reçu un intérêt marginal et périodique. Entre 2016 et 2019, un total de 23 reportages ont traité des COP 22, 23, 24 et 25 confondues aux JT des trois chaînes.

Climat Médias estime que cette absence d’intérêt pour la COP, couplée à la récurrence de l’image de l’insuffisance des engagements et de l’inaction des pays, ont été constitutives de la perception des téléspectateurs et des téléspectatrices du manque d’utilité du sommet.

À travers les reportages, nous avons également pu constater que les journalistes eux-mêmes étaient souvent mal préparés pour parler de la COP de façon informative, présenter la complexité des enjeux, des objectifs, des avancées. De ce fait, ils ont contribué à véhiculer une certaine confusion sur le sujet, voire à le présenter comme abstrait.

Pour terminer, nous soulignons et déplorons que certains sujets n’ont pas ou peu été traités : la question des migrants climatiques, l’effondrement de la biodiversité (souvent vue sous le prisme des coraux), la notion de décroissance (complètement absente) ou de (rares) exemples de sobriété. Ces thématiques restent des impensés médiatiques.

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