Détection de la désinformation climatique dans les médias !

À partir d’octobre 2025, l’Observatoire des Médias sur l’Écologie (OME) élargit son champ d’action avec le lancement de la détection de la désinformation climatique, en partenariat avec Science Feedback.
Au-delà de mesurer le temps d’antenne accordé au climat, l’OME identifiera aussi les erreurs factuelles ou approximations scientifiques diffusées dans les médias.
L’objectif : renforcer la rigueur de l’information climatique et encourager les journalistes à actualiser leurs connaissances sur le changement climatique, ses causes, et les solutions d’atténuation et d’adaptation reconnues par le GIEC.

Ce travail s’inscrit dans un effort plus large mené depuis plus de trois ans par Expertises Climat, QuotaClimat et ClimatMédias, trois associations complémentaires qui œuvrent à améliorer la couverture médiatique de la crise écologique dans les médias grand public.

Une première étape a été franchie en 2024 avec la création de l’OME, soutenue par l’ADEME et l’ARCOM.
Malgré les inquiétudes et résistances initiales, certaines chaînes travaillent avec cette plateforme qui rend visible, en temps réel, le temps accordé aux sujets écologiques dans leurs programmes d’information.
Des professionnels de formation comme Expertises Climat rapprochent les rédactions et les scientifiques, pour créer un lien de confiance essentiel entre deux mondes souvent éloignés.

Mais cette quantification n’a pas encore provoqué de véritable sursaut.
Les chaînes invoquent à juste titre leur liberté éditoriale, sans toujours reconnaître qu’il s’agit aussi d’une responsabilité collective : informer sur la crise écologique, c’est donner aux citoyens les moyens d’agir face aux enjeux de santé publique, de biodiversité, de soutenabilité, de justice sociale et de démocratie.
Un an après son lancement, l’OME montre surtout que les variations de couverture médiatique restent liées aux conjonctures politiques ou météorologiques, plutôt qu’à une appropriation transversale et durable des sujets environnementaux par les rédactions.

L’extension du travail de l’OME à la désinformation climatique marque une nouvelle étape : passer de la quantité à la qualité de l’information, pour encourager un traitement plus fiable, documenté et régulier de la crise climatique dans les médias.

Ce travail s’inscrit dans la lignée des avancées sociétales impulsées par les associations et mouvements citoyens de ces dernières décennies :

  • SOS Racisme, LICRA, CRAN ou La Maison des Potes ont contribué à la création de la HALDE, ancêtre du Défenseur des droits ;
  • AIDES et Act Up-Paris ont transformé les politiques de santé publique face au VIH ;
  • ATD Quart Monde, Emmaüs et Secours Catholique ont inspiré la création du RMI ;
  • Inter-LGBT et SOS Homophobie œuvrent pour les personnes LGBTI ;
  • FNSF, Osez le Féminisme ! et Nous Toutes ont fait des violences conjugales un enjeu politique majeur.

De la même manière, les associations engagées pour le climat participent à un changement de fond : faire de l’information écologique une exigence démocratique fondamentale, au service de l’intérêt général.