C’est maintenant qu’il faut agir!

Les conséquences du dérèglement climatique deviennent aujourd’hui de plus en plus visibles :
– les 10 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées ;
– les évènements extrêmes (canicules, incendies, inondations…) sont de plus en plus précoces, violents et fréquents, y compris en Europe…

Avec raison, l’environnement est la deuxième préoccupation des Français et des Françaises (Fractures françaises – 2024 ; Les Français et l’information – 2024). Pourtant, c’est l’un des sujets sur lesquels ils se sentent le moins bien informé.e.s.

« [Les médias] cadrent et transmettent les informations sur le changement climatique. Ils ont un rôle crucial dans la perception qu’en a le public, sa compréhension et sa volonté d’agir » 

note le GIEC dans le volume 2 de son 6ème rapport, en février 2022. Expliquer les causes, donner sens aux conséquences, montrer les solutions, en continue et en faisant le lien entre les différents sujets est donc de leur responsabilité.

Plus de climat dans les médias oeuvre, grâce à ses bénévoles, pour un meilleur traitement des enjeux environnementaux dans les journaux télévisés (JT) des grandes chaînes de télévision française, source d’information pour une dizaine de millions de Français quotidiennement.

Voici le message que nous adressons aux journalistes, présentateurs et présentatrices, rédacteurs et rédactrices en chef, chef·fe·s et responsables d’édition, directeurs et directrices de l’information et des chaînes de télévision:

Votre responsabilité est engagée dans le traitement de l’actualité climatique et, donc, dans la perception que les millions de téléspectateurs en ont.

C’est pourquoi nous vous demandons :

  • Des rubriques quotidiennes traitant de la crise climatique et des autres crises écologiques. 
    L’ambition doit être de permettre à chacun de comprendre les causes et les impacts de ces bouleversements, d’appréhender leur ampleur et de prendre connaissance des solutions possibles;
  • Que les liens existants entre crise climatique et autres actualités soient systématiquement explicités;
  • Un traitement des sujets en profondeur, notamment grâce à des « grands formats »;
  • Que des personnes compétentes et de divers horizons (scientifiques, journalistes spécialisés, ONG) soient  sollicitées et présentes sur les plateaux afin d’apporter un éclairage pertinent permettant un débat avisé;
  • Enfin, que les journalistes, de toutes rubriques et à tous les échelons, ainsi que les directeurs et directrices d’antennes, soient formés aux enjeux climatiques (et plus largement écologiques) pour pouvoir en parler avec pertinence, contextualiser certaines actualités et être plus à l’aise dans le traitement de ces questions face aux personnalités qu’ils et elles reçoivent sur leurs antennes.

 

 

Notre histoire

Fin 2021 nous avons été saisis d’une intuition : “et si les médias n’étaient pas à la hauteur des enjeux écologiques”. Nous avons alors investigué auprès de journalistes ainsi que par l’observation quantitative et qualitative des JT. Le constat a été sans appel.

Notre maison brûlait déjà et les JT et chaînes d’information en continu regardaient ailleurs: actualités d’importance majeure ignorées (rapports du GIEC, condamnation de l’Etat dans l’Affaire du Siècle, dépassement de la 6e limite planétaire,…), angles qui excluaient la question du changement climatique (inondations, incendies de l’été, ultra-fast fashion, calamités agricoles…), traitement superficiel et/ou non informatif
Il fallait que ça cesse.

Un exemple ? Le lundi 28 février 2022 sortait un rapport du GIEC portant sur  les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité face au changement climatique. Sur 370 minutes de JT cumulées sur TF1, France 2 et M6 dans les 3 jours qui ont suivi, le temps d’antenne accordé à ce rapport a été de… 3 minutes !
Bien-sûr la guerre en Ukraine a pris beaucoup de place, mais il y a eu tout de même le temps pour des sujets sur le carnaval de Venise ou le salon de l’agriculture. Et lors de la sortie du précédent rapport en août 2021 ? C’est le transfert de Messi qui avait occupé les écrans !

Depuis, la couverture médiatique a progressé : 13 minutes pour le volet N° 3 en avril 2022 et 17 minutes pour la synthèse du rapport du GIEC en mars 2023. Mais il était toujours urgent de mieux faire.

Nous avons alors suivi de près la création de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence climatique, véritable boussole pour la profession.

Et nous nous sommes finalement constitués en association en septembre 2022 pour nous donner les moyens nécessaires à notre action.

Depuis, nous continuons à suivre l’actualité environnementale dans les journaux télévisés : lors des vagues de chaleur, des sommets, des manifestations, de la sortie des rapports et des lois en lien avec l’écologie ou encore des élections. Et nous continuons à interpeller les rédactions sur les réseaux sociaux pour leur demander de faire mieux et parfois même pour les féliciter pour un reportage exemplaire. 

Adhérer !

Notre raison d’être

Notre objectif est que les médias parlent plus et mieux du climat, de la biodiversité et des ressources planétaires et soient à la hauteur de l’urgence écologique. Nous pensons qu’ils doivent se faire les relais de la littérature scientifique de manière à favoriser une montée en connaissance des téléspectateurs et permettre la mise en mouvement de l’ensemble de la société. 

La « mission d’information » des JT leur donne la responsabilité d’informer le public sur l’actualité climatique et environnementale : ils se doivent non seulement de présenter les causes, les risques, les enjeux et les solutions existantes, mais aussi de faire le lien avec le reste de l’actualité en traitant des sujets économiques, politiques, etc. à la lumière de l’enjeu climatique, afin de permettre un débat public et des choix éclairés.

A l’image de la convention citoyenne sur le climat, mieux informé, le grand public sera en capacité d’agir de manière responsable et de limiter les crises auxquelles nous allons devoir faire face.

Pour le moment, nous nous concentrons sur les JT nationaux car à eux seuls, les JT de TF1, France2 et M6 réunissent plus de 10 millions de citoyen.ne.s chaque soir, jouant ainsi un rôle clé dans le travail d’information des Françaises et des Français. Par la production d’analyse qualitative et de données chiffrées nous espérons aider la profession et le secteur à objectiver leur manière de faire et à les aiguiller sur des manières de faire autrement afin que les journalistes couvrent l’actualité en prenant en compte les limites planétaires.

Toutefois, nous ne sommes pas journalistes et ne prétendons pas l’être.

Nos interviews auprès des acteurs du secteur nous ont permis de comprendre les contraintes et les freins de l’accélération de cette couverture. Nous savons que la prise de conscience à tous les niveaux prend du temps mais nous manquons désormais de ce temps là. Le compteur carbone tourne et nous devons agir chacun à notre niveau. C’est pourquoi nous souhaitons contribuer à l’accélération de la mise en mouvement de la profession à notre manière.

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